Le virage qui fragilise les petites entreprises de développement

Puzzle numérique
Photo: Maksym - stock.adobe.com

Pourquoi même des utilisateurs historiques d’ERP abandonnent leur logiciel sur mesure

Imaginons un transporteur, Tramweigh Transport. Prospère, mais confronté à un défi…

(Cet exemple est fictif, mais les enjeux , eux, sont bien réels.)

Pendant des années, l’entreprise a utilisé un ERP sur mesure pour sa logistique, le suivi de sa flotte ainsi que sa facturation. Le système fonctionnait, mais pour cela, il y avait un prix  à payer :

  • Maintenance constante et demandes régulières de nouvelles fonctionnalités
  • Déploiement lent et coûteux pour de nouveaux sites
  • Intégrations partielles avec des outils logistiques modernes

Puis un beau jour, Tramweigh découvre Axelifrate, un ERP SaaS conçu pour les transporteurs.

Le choix était évident :

  • Moindre coût initial
  • Intégrations natives avec outils de suivi et facturation
  • Fin des casse-têtes de maintenance

Certes, quelques fonctionalités ne survivraient pas à la migration, mais au final, les bénéfices l’ont emporté, et de loin. En six mois, Tramweigh Transport avait abandonné son ERP interne pour migrer vers Axelifrate.

Et ils ne sont de loin pas les seuls : chaque jour, de nombreuses entreprises font des choix similaires, préférant une solution cloud évolutive à un développement coûteux.


Le SaaS fait plus que simplifier : il transforme l’industrie

Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises choisissent le SaaS plutôt que les développements internes.

Ryan Vice l’explique fort bien dans Forbes (2021) : le SaaS est pratique car les entreprises « n’ont plus à se soucier de l’installation ou de la maintenance » et profitent des économies d’échelle.


Le développement sur mesure devient un produit niche

Autrefois, le sur-mesure était un luxe. Aujourd’hui, les solutions SaaS comme Shopify, Monday, Salesforce ou encore Miro répondent à la grande majorité des besoins.

Si cela ne suffit pas, les outils no‑code/low‑code permettent aux entreprises de se passer entièrement de leurs développeurs.

Résultat : le développement sur mesure est rarement le premier choix, il devient même souvent l’option de dernier recours. Les entreprises adaptent leurs processus aux logiciels existants, jouant la flexibilité plutôt que le coût.


Les petits éditeurs logiciels à la peine

Jadis, les petites entreprises de développement logiciel pouvaient survivre grâce au sur‑mesure. Aujourd’hui, installer un SaaS, c’est couvrir 80 % des besoins pour une fraction du prix.

En mai 2024, Gartner estimait plus de 20 % de croissance des services cloud publics. Là, ce n’est plus anecdotique.

Ayant travaillé côté client, j’ai vu ces logiques à l’œuvre : en effet, il ne faut pas se voiler la face, le but n’est que très rarement l’innovation, mais la réduction de coûts. Et avec des budgets de plus en plus serrés, les petites entreprises de développement peinent à rivaliser.


Le SaaS fatigue aussi

Pourtant, le SaaS a son revers : les abonnements en série finissent par lasser. Entreprises et particuliers paient des dizaines de services par mois, ce qui revient souvent à des milliers de francs par an.

Changer d’outil est souvent complexe, contre-productif et opaque.


Maintenant, l’IA redessine la carte

À peine stabilisé dans le SaaS, l’IA débarque et perturbe déjà la donne. Selon João Fernandes (The End of the SaaS Subscription Era), le modèle pay-per-task remplace déjà l’abonnement mensuel, ajustant les coûts à l’usage réel.

Ce modèle se base sur l’IA. Reste à savoir : les entreprises vont-elles internaliser l’IA ou externaliser ces compétences ?


Y a-t-il encore une place pour les petites entreprises de dév ?

Oui, mais à condition de se réinventer rapidement.
Les exceptions demeurent : secteurs régulés, propriétés intellectuelles, logiciels hérités. Mais ces cas de figure se réduisent.

Les petites entreprises de dév suisses, notamment à Genève, sont doublement fragilisées par la concurrence internationale et les coûts élevés.


Conclusion

Le sur-mesure a reculé deux fois : d’abord devant le SaaS, puis devant l’IA.

Pour autant, je reste convaincue que les petites petites entreprises de dév peuvent survivre. Mais elles doivent s’adapter rapidement. Peut-être vers le conseil IA, le SaaS spécialisé, les intégrations sur mesure… ou alors disparaître. Hélas. Et on commence déjà à le voir.

Et vous : pensez-vous que les petites petites entreprises de dév ont encore un avenir… ou le SaaS/IA les rend elles obsolètes ? N’hésitez pas à me contacter pour partagr votre point de vue.


Ce billet a été co-rédigé avec l’aide de ChatGPT pour structurer les idées et affiner la clarté.